Interview d'Amélie Giancane (Attaquante de Nîmes Métropole Gard DH)

P1060920-copie-1.JPG

 

"Il faut être ambitieux dans la vie mais il ne faut pas se tromper d'ambition. Mon ambition ? Atteindre le meilleur niveau que je suis capable d'atteindre dans le football. Et je vais m'en donner les moyens, je vous le dis moi. Je suis prête à tout, à tous les sacrifices, à bosser dur et m'acharner comme il se doit pour parvenir à cela. Bientôt dans le club du FFNMG .. Et comme dirait Benzema, arrêtez de rigoler parce que si je suis là, c'est pour prendre vos places.", Amélie Giancane.


Nîmes médiathèque : Bonjour Amélie. Avant de commencer, merci d'avoir accepté de répondre à nos questions. Comment vas-tu ?


Amélie Giancane : Bonjour. Merci à vous surtout pour cette petite interview. Je vais très bien, le mental est toujours présent, à 200 %. Physiquement il n'y a aucun problème, aucune blessure et je touche du bois pour que ça continue. Depuis quelques jours, je suis vraiment à fond, encore plus qu'auparavant. 

 

N.M. : Peux-tu nous retracer ton parcours dans le football jusqu'à la DH du FFNMG ? 

 

A.G. : J'ai fait mes premiers pas dans le football à l'âge de 6 ans dans l'équipe de mon village au Gallia Club Quissacois. Je jouais donc avec les garçons, nous étions les deux seules filles avec une copine. Ma famille m'a toujours encouragé dans ce que je faisais. Mes parents avant tout, et j'ai même le souvenir de mes grands parents assistant à un de mes matchs, fiers de leur petite fille. Puis à 8 ans, prenant exemple sur mon grand frère qui a arrêté le foot, j'ai donc arrêté à mon tour. Sur le coup, pas mal de gens ont trouvé ça dommage.. Il y a un an, après être restée trois années sans pratiquer le moindre sport, j'ai décidé de revenir à mon premier amour et donc de reprendre le foot. Je me suis renseignée auprès du FFNMG mais entre temps, des amies de mon village m'ont contacté pour signer à L'Etoile Sportive St Bauzely en District Séniors (équipe à 7) où j'ai évolué un an. Ce qui devait être un simple loisir s'est vite transformé en véritable passion, mêlée d'ambition. J'ai fait la rencontre de merveilleuses personnes telles que Sarah Polikou, membre de mon équipe, à qui j'ai confié mon envie d'évoluer et monter de niveau. Malgré les hauts et les bas qu'il y a pu avoir dans l'équipe à cause de mon ambition, cette personne m'a toujours comprise, soutenue et conseillé de la meilleure des façons. Sans oublier Ness, une personne que j'ai connu au fil du temps car elle venait beaucoup nous voir jouer. Evoluant en équipe DH, elle m'a beaucoup appris grâce aux entraînements que nous avons fait en dehors du club. Elle m'a soutenu et m'a poussé à faire une détection pour intégrer une équipe telle que la DH. Sans la moindre conviction d'être recrutée, j'ai contacté la DH de Nîmes Métropole. J'ai fait un entraînement et ça leur a plu. J'ai donc été ravie de signer là-bas. Je ne remercierais jamais assez ces deux personnes qui ont cru en moi. Mes amis ont toujours été là pour me soutenir aussi. Et bien évidemment, j'en profite pour remercier infiniment mes parents de m'avoir toujours encouragé et suivi dans ce sport. Je ne leur dis pas souvent mais en y pensant réellement, ils ont fait et ne cessent de faire d'énormes sacrifices pour moi et je leur en suis entièrement reconnaissante. 

 

N.M. : Avant de rejoindre le FFNMG, que connaissais-tu de ce club ? Et quelles ont été tes impressions depuis que tu y es ?


A.G. : A vrai dire, à la base je ne connaissais pas grand chose du FFNMG. J'ai découvert ce club grâce à son site web, qui est vraiment bien fait. Lorsque je jouais à St Bauzely, j'ai eu l'occasion de rencontrer en match l'équipe à 7 de Nîmes Métropole qui faisait partie du championnat en District. C'était d'ailleurs notre première défaite (6-2). Je m'en souviens comme si c'était hier. Je n'arrêtais pas de dire que les Nîmoises m'avaient bluffé par leur qualité de jeu. Je voulais à tout prix atteindre leurs niveaux. C'est donc suite à ce match que j'ai décidé de contacté le FFNMG. Avec toute la motivation, la détermination et l'ambition que je dégageais, j'avais vraiment envie de jouer dans un club visant à progresser pour pouvoir monter. Je recherchais quelque chose de "sérieux" que je n'arrivais pas à trouver dans les clubs villageois. Lorsque je me suis inscrite, mes impressions se sont rapidement confirmées, notamment avec la préparation physique que je n'avais pas connu jusque là. J'ai découvert de "vrais" entraînements très bien préparés, très structurés. Tout était comme je me l'étais imaginé si ce n'est que mieux. Je suis enchantée de faire désormais partie de ce club. 

 

N.M. : Peux-tu nous parler de ton poste sur le terrain, ce qu'il te plaît dans le fait de jouer attaquante ? 

 

A.G. : J'aime beaucoup ce poste, pour moi c'est la meilleure place sur le terrain, bien que les autres soient toutes autant importantes. En tant qu'attaquante, toute l'équipe compte sur toi pour mettre des buts afin de décrocher la victoire. C'est une sorte de challenge à chaque match. De plus, c'est le coach qui définit ton poste donc tu as sa confiance, et c'est quelque chose de savoir ça. Quand il y a la réussite face aux buts, c'est une sensation qui s'empare de moi qui est assez difficile à expliquer. Le fait de voir le ballon au fond des filets, c'est un moment magique, c'est indescriptible. Je n'oublie jamais le fait que tout cela est un travail d'équipe. J'ai beau être attaquante, lorsque je marque un but, je me dis "j'ai marqué grâce à toute l'équipe, nous avons tous contribué à cette réussite". 

 

N.M. : Quels sont tes points forts et quels sont tes points faibles ? 

 

A.G. : Je ne suis pas très "forte" quand il est question d'auto jugement. Je pense avant tout que ce sont les autres, les personnes dans le milieu et toutes celles qui nous regardent jouer qui peuvent au mieux définir nos qualités et nos défauts sur le terrain. Pour mes points forts, après le premier entraînement effectué au FFNMG, le coach m'a dit que j'avais du potentiel, beaucoup de motivation et que j'avais l'air d'être rapide. Il est vrai que je mise pas mal sur ma vitesse. Par exemple, en match, lorsque le ballon est sur le point de sortir, je m'arrache pour le récupérer afin d'éviter la touche adverse. Quant à mes points faibles, il y en a un qui me pénalise beaucoup en match, c'est le fait de ne pas avoir confiance en moi. On m'a dit que ça se gagner petit à petit, au fil du temps et j'espère que ça sera chose faite dans pas longtemps. La pression ne favorise pas non plus mon jeu. J'ai souvent tendance à vouloir trop bien faire pour ne pas décevoir et cette pression que je me mets avant de jouer me fait parfois défaut. 

 

P1060997.JPG

 

 

N.M. : Comment fais-tu pour allier ta passion du football, les études et ta vie privée ? 

 

A.G. : Je dois avouer que c'est complexe et pas toujours évident de concilier les deux, mais j'arrive tout de même à m'organiser et à gérer tout ça. Par exemple, le mercredi soir, après l'entraînement, je dors chez ma tante à Nîmes pour pouvoir me reposer. Elle habite à 5 minutes à pied de mon lycée, ce qui est très pratique. J'habite à Quissac, un petit village situé à 35 kms de Nîmes, et comme le lycée et le foot se trouvent là-bas, je passe mon temps à faire des trajets. A noter que les entrainements se passent à Manduel et Bellegarde, ce qui fait donc une dizaine de kilomètres en plus. Malgré la distance, je n'en ai jamais raté un seul. Pour moi, le foot et les études ne font plus qu'un car je souhaite devenir entraîneur de football. Après le bac, j'envisage d'entrer en Faculté de Sport (STAPS à Montpellier). Tout est question de motivation. Et pour ma part, elle est présente H24. 

 

N.M. :  Tu as donc rejoins le FFNMG cet été. Avec quels objectifs personnels en tête ?

 

A.G. : Je souhaite aller le plus loins possible dans le football, cela fait partie de mes rêves. J'ai actuellement trois objectifs personnels en tête. Dans un premier temps, arriver à gagner ma place dans les 14 filles sélectionnées en match. Dans un deuxième temps, parvenir à être titulaire voire titulaire indiscutable. Et dans un troisième temps, rejoindre l'effectif du niveau supérieur, qui est le plus haut du club, l'équipe D2. J'ai conscience qu'il y a énormément de travail à fournir pour acquérir un tel parcours, mais j'en demande pas moins. Je suis réaliste: on a rien sans rien. Ce sont mes rêves qui me font avancer et rien ni personne n'arrivera à les abattre. Je ne lâcherai jamais rien et je m'obstinerai toute ma vie. 

 

N.M. : Quels objectifs s'est fixés le club pour la DH ? 

 

A.G. : Le maintien tout d'abord. La DH a été championne d'élite régionale l'année dernière, pour la saison 2010/2011. C'est donc une certaine fierté de porter les couleurs du FFNMG. Tout le monde s'est fixé en tête l'objectif de doubler la mise cette année. Le championnat est de plus en plus relevé alors il va falloir bosser, se dépasser et donner le meilleur de nous-mêmes à chaque rencontre. On se doit d'être à la hauteur. Le doublé serait vraiment une très belle réussite collective. Espérons que cela se réalise. 

 

N.M. : Que penses tu de la différence entre le football féminin et le football masculin ? 

 

A.G. : Je dirais que c'est un grand débat. Il y a encore beaucoup de personnes qui prétendent que le foot est un sport d'hommes et je trouve que c'est dommage et faux. A mes yeux, ils se basent sur un mauvais principe. Il est vrai qu'il y a des années, le milieu du foot était consacré aux hommes mais l'époque a changé et la société a évolué. Aujourd'hui, énormément de femmes pratiquent ce sport "dans l'ombre" et je pense que nous méritons d'être reconnues. J'espère que cette inégalité finira par disparaître. 

 

N.M. : Penses-tu que la 4e place obtenue par les Bleues à la Coupe du Monde 2011, a suscité un engouement supérieur ? 

 

A.G. : Absolument. Elles ont été médiatisées comme jamais elles ne l'ont été auparavant. Quasiment tous les jours, sur le Midi Libre, un article leur été consacré. J'ai notamment aperçu dans les magazines de football essentiellement masculins, que quelques pages étaient dédiées à l'équipe de France féminine. Il y a aussi la chaîne Direct 8 où l'on peut suivre les différents matchs des footballeuses professionnelles. Cette médiatisation ne peut être que prometteuse quant à l'avenir et l'évolution du football féminin. Les Bleues ont fait un parcours remarquable et nous ont montré du très bon jeu tout au long de cet été. C'était un régal de les voir jouer. Et je pense que perdre en demi-finale face aux Etats-Unis (une équipe internationale faisant partie des favoris) signifie avoir fait un très beau chemin dans cette Coupe du Monde 2011.

 Alors oui, je pense réellement que grâce à tout ça, nous pouvons parlé d'engouement supérieur. Et je suis persuadée que ça va s'amplifier. 

 

N.M. : As-tu un dernier mot ou un message à faire passer ?

 

A.G. : Je remercie votre équipe pour m'avoir accordé cette interview ainsi que mes proches, ma famille, mes amis et mes coéquipières qui m'ont toujours encouragés dans le football.

Je leur dois tout et j'espère que le football féminin parviendra à égaler le football masculin grâce à toute cette médiatisation. Qui sait...

Merci et bonne continuation à vous, Nîmes Médiathèque.

 

N.M. : Merci à toi d'avoir répondu à nos questions et te souhaitons bonne continuation dans le monde du football ainsi qu'en dehors.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :